MOSCOU, 4 sept 2006 (AFP) – La police de la région de Voronej (sud de Russie) oblige les enseignants à dénoncer des élèves, membres d’organisations de skinheads, de la Jeunesse communiste (komsomols), ainsi que ceux du mouvement libéral "Russie Ouverte", a indiqué lundi la presse russe.
Selon une enquête du quotidien Nezavissimaïa Gazeta, le directeur d’une école du district Povorinski de la région de Voronej a reçu en août une lettre circulaire du ministère régional de l’Intérieur demandant aux enseignants d’informer la police sur les élèves politiquement mal notés, pour contrer "le danger d’organisations de jeunes" extrémistes provoquant notamment la haine interethnique.
Parmi les élèves peu sûrs figurent notamment des skinheads, des néo-fascistes de RNE (Unité nationale de Russie), des adeptes de sectes religieuses, ainsi que des membres de la Jeunesse communiste (komsomols), des homosexuels, des fans de football ou membres du mouvement libéral "Russie Ouverte" créé par l’ex-patron du géant pétrolier Ioukos, Mikhaïl Khodorkovski, qui purge une peine de huit ans de prison en Sibérie pour fraude fiscale.
La lettre avertit que les intéressés ne doivent rien savoir sur l’existence de cette directive, selon le journal. "Si ces jeunes n’ont pour l’instant commis rien d’illégal nous nous contentons de les enregistrer sur nos listes", a indiqué au journal le lieutenant de police Elena Endovitskaïa du département régional du ministère de l’Intérieur, confirmant l’existence de la lettre.
En octobre un étudiant péruvien a été attaqué par un groupe de jeunes dans cette ville du sud de la Russie, souvent théâtre d’attentats racistes.
Fin août, une bombe artisanale a tué onze personnes sur un marché de Moscou et le parquet de la capitale a inculpé deux étudiants soupçonnés d’avoir fait exploser l’engin.
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