En avril dernier, Nathalie Gettliffe, qui vit normalement en Ardèche, s’est rendue à Vancouver. En 2001, elle avait fait l’objet d’un mandat d’arrêt international, levé trois ans plus tard, en 2004, pour avoir quitté le Canada avec ses deux enfants.
Aujourd’hui, elle est en prison au Canada. Confiante, elle s’y était rendue pour poursuivre une médiation avec son ex-époux, père de ses deux premiers enfants ou, selon celui-ci, terminer un doctorat…
La médiation familiale, un piège au Canada
Valse du système juridique, voilà que l’accusation d’enlèvement d’enfants a été ressortie, et Nathalie Gettliffe écrouée. Cueillie à sa descente d’avion par la police avertie par le père, il est évident qu’elle a été la victime d’un sordide stratagème qui se "justifie" par un chantage de la part du système judiciaire canadien, qui voudrait obtenir d’elle que ses enfants soient remis dans l’avion à destination du Canada. Quoi que l’on en dise, la puissance des sectes est ici évidente. En effet, l’ex-époux est l’un des dirigeants financiers de l’Eglise internationale du Christ. A moins que ce ne soit effectivement une mesquine question d’application de la loi… Mesquine? Comment ne pas trouver cette situation ignoble? Le droit, nous le savons, sépare. Mais là encore, il brise. Il brise des liens déjà très entamés. Il instrumentalise une cause qu’il conduit à un avenir desespérant – et pour la mère et pour les enfants et pour le père, même si aujourd’hui, il est certain d’avoir "raison".
La médiation familiale et pénale fait partie des pratiques, lisons-nous dans la presse, pratiques très répandues au Canada. Comment se fait-il que dans cette situation exemplaire, les médiateurs canadiens soient aussi peu compétents? Des médiations auraient été tentées à plusieurs reprises. Sans succès. La responsabilité des protagonistes ne saurait être mise en cause: ils sont les jouets de leur conflit. En revanche, quelle piètre compétence de la part des intervenants en médiation, quelle épouvantable démarche que celle des systèmes judiciaires.
Nathalie Gettliffe attend en prison. Son crime est d’avoir voulu protéger ses enfants de l’embrigadement sectaire. Et même si elle s’est trompée, si le père n’est pas le "méchant" que l’on pourrait déduire au regard de ses déclarations concernant l’incarcération de la mère de ses enfants, "une bonne journée pour la Justice"… La date du procès est fixée au 17 juillet. La condamnation encourue par la jeune femme est de dix ans de prison…