Et si les traumatismes vécus par vos ancêtres étaient à l’origine de vos problèmes de santé ? Ce postulat, c’est celui qui est véhiculé par une discipline on ne peut plus récente : la psychogénéalogie. Pour des séances parfois coûteuses, ces « nouveaux praticiens » proposent de dresser votre arbre généalogique afin d’y dénicher les drames familiaux qui pourraient expliquer les maux que vous traversez aujourd’hui. La discipline a été popularisée au début des années 1980, par Anne Ancelin Schützenberger, une psychologue-psychanalyste et professeur émérite à l’université de Nice.
Depuis, les « psychogénéalogistes » fleurissent, notamment dans les métropoles françaises, à tel point que la discipline peine à contrôler ses rangs. Cette thérapie, très en vogue, est revendiquée par « 80 % de gens non formés et non formés à l’accompagnement », évoque Simone Cordier, cofondatrice de l’Association des professionnels Généapsy, qui dénonce une forme de charlatanisme dans la pratique.
Au sein de la communauté scientifique, la discipline peine à convaincre. « C’est un raisonnement à rebours où les causes sont livrées a posteriori pour expliquer l’origine de troubles, affirme Nicolas Gaillard conférencier et cofondateur du Collectif de recherche transdisciplinaire esprit critique et sciences. Les liens établis sont essentiellement fondés sur des coïncidences. »