Un expert en sectes met en garde contre cette méthode de traitement, inventée en 1981 par un docteur allemand et selon laquelle les maladies n’existent pas.
La méthode de traitement Médecine nouvelle germanique (MNG), également appelée méthode Hamer, est considérée comme controversée et dangereuse. Elle a été inventée en 1981 par le médecin allemand Ryke Geerd Hamer. L’une des principales affirmations: il n’y a pas de maladies, seulement des conflits psychiques qui surprennent la personne. Par conséquent, les maladies, comme le cancer, devraient simplement être «surmontées». La douleur aurait alors un effet salutaire. Le guérisseur autoproclamé défendait par ailleurs des positions antisémites. Selon lui, les cancérologues juifs utiliseraient la chimiothérapie pour décimer l’humanité.
Selon le site wiki Psiram, cette méthode de traitement aurait déjà fait 140 morts à travers le monde. L’autorisation de pratiquer a été retirée à Ryke Geerd Hamer en 1986. Il est décédé en 2017, mais ses partisans et partisanes continuent de propager sa théorie controversée, y compris en Suisse. Un de ses représentants a prévu un «Swiss Tour 2022». Pour cela, des conférences sont envisagées dans différents endroits de Suisse. Les dates sont indiquées sur un site web. Pour obtenir des informations sur le lieu et l’heure exacts de la manifestation, il faut s’inscrire par mail.
Liberté personnelle
Selon Georg Otto Schmid, expert en religions et en sectes, il s’agit d’un mouvement «hautement problématique». «Les dangers sont évidents: celui qui renonce à un traitement contre le cancer, basé sur la science, court le risque de mourir dans des souffrances indicibles», explique Georg Otto Schmid. Or, le fait de renoncer à un traitement médical relève de la liberté personnelle.
En 2017, le spécialiste du cancer Franco Cavalli, invité par l’émission «Rundschau» de la télévision alémanique SRF, avait exigé une procédure plus sévère ainsi qu’un article pénal contre les guérisseurs miracles autoproclamés. Il réagissait ainsi au cas d’une jeune patiente italienne atteinte d’un cancer. Malgré de bonnes chances de guérison, la jeune fille de 17 ans avait refusé une chimiothérapie pour privilégier un traitement alternatif à l’hôpital de Bellinzone (TI). Elle était finalement décédée.
Franco Cavalli considère comme problématique le fait qu’un adepte de la MNG fasse désormais une tournée en Suisse. «Les théories sont totalement abstruses. De telles conférences sont dangereuses.»
Méthodes alternatives
Selon Thomas Gächter, professeur de droit à l’Université de Zurich, les médecins agréés n’ont pas le droit de promettre une «guérison» par des méthodes alternatives si celles-ci ne correspondent pas aux connaissances de la science reconnue. «On veut ainsi éviter que les gens soient induits en erreur.» Les contrevenants peuvent être sanctionnés pénalement par de lourdes amendes.
Dans le canton de Zurich, les personnes qui ne disposent pas d’une autorisation de pratiquer la médecine peuvent proposer de telles pratiques thérapeutiques sans avoir à craindre de conséquences pénales. «Les autorités ont peu de possibilités d’agir contre les guérisseurs. Elles peuvent toutefois interdire des activités non soumises à autorisation si elles présentent un risque pour la santé», explique Thomas Gächter.
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