Une vingtaine de cas de pédocriminels ont été recensés depuis les années 50 dans les archives de l’évêché en Charente-Maritime par la commission indépendante sur les abus sexuel dans l’Église catholique.
La CIASE a eu accès aux archives de l’évêché en Charente-Maritime, et a recensé les cas de pédophiles © Maxppp – Sébastien Jarry
Une vingtaine de cas de pédocriminels ont été recensés dans les archives de l’évêché en Charente-Maritime depuis les années 50 selon Mgr Georges Coulomb qui a tenu ce mardi une conférence de presse à la suite de la publication du rapport de la CIASE, la Commission Indépendante sur les Abus Sexuels dans l’Église catholique. « Nous avons donné nos archives à la commission » explique-t-il. « On s’aperçoit en lisant le dossier d’un prêtre qu’il a été muté plusieurs fois de tel endroit à tel endroit, parce qu’il avait un comportement qui n’était pas approprié » raconte l’évèque. Mais il ne s’agit pas de condamnations précise-t-il. Ces dix dernières années, deux condamnations ont été prononcées par la justice en Charente-Maritime.
quand il y a un cas litigieux, je saisis le procureur – Mgr Georges Colomb, évêque de La Rochelle et Saintes
Le nombre de cas recensés peut paraitre peu important, en Charente-Maritime en regard des chiffres estimés par la CIASE : 216 000 mineurs victimes de prêtres, diacres ou religieux, 330 000 si on y ajoute les personnels laïcs qui travaillent au sein de l’institution comme surveillant ou enseignant par exemple. « Les Charentais-Maritimes ne sont pas plus vertueux que d’autres » affirme l’évêque, mais dans le département les prêtres sont moins en contact avec la jeunesse que dans d’autres. « Nous scolarisons très peu d’élèves par rapport à des départements comme la Vendée qui scolarise plus de 50% de la jeunesse. Nous nous scolarisons 7% des jeunes de la Charente-Maritime« , une terre historiquement Protestante.
Mgr Colomb a exprimé sa compassion pour les victimes de pédophilie. « Nous avons voulu pendant des décennies sauver l’institution » a reconnu l’évêque de La Rochelle et Saintes, « on a manqué de transparence et on ne s’est pas suffisamment occupé des victimes« . Il participera le mois prochain à Lourdes à la conférence des évêques de France qui devra prendre des décisions suite à ce rapport et envisager des compensations pour les victimes comme le préconise la CIASE.
Il faudra aussi se pencher dit-il sur la formation des prêtres avec « un suivi psychologiques et qu’il y ait des couples dans les équipes de formation, on besoin d’un regard féminin, et de faire plus de place aux laïcs« . Un travail important attend les évêques de France : « Si on ne prend pas des moyens, on est responsable. Si l’on dit la vérité, si qu’on ne cherche pas à sauver l’institution mais sauver les victimes, on est dans le droit chemin » estime Mgr Georges Colomb
Mais l’Église ne doit pas être seule à se remettre en question affirme Mgr Colomb. « Les victimes de l’église catholique ne représentent que 4% du total des victimes mineures de la société française », rappelle l’évêque de LR et Saintes, sur la base d’un sondage, réalisé par l’ifop pour la CIASE. « Que fait la société civile ? » Interroge l’évêque. « Ça concerne tous les Français, ça concerne tous les parents. Il faut que ça bouge dans l’Église, mais il faut aussi que ça bouge ailleurs« .
Source : https://www.francebleu.fr/infos/societe/pedophilie-dans-l-eglise-une-vingtaine-de-cas-recenses-dans-les-archives-de-l-eveche-en-charente-1633458343