Selon une note confidentielle du renseignement territorial, la crise sanitaire offre l’opportunité pour des groupes antisystème de resserrer les liens entre leurs adeptes et renforcer leur commerce.
C’est une des menaces liées à la crise du coronavirus. Selon nos informations, les renseignements alertent sur les dérives sectaires chez les anti-passe sanitaire et les anti vaccins. Selon une note confidentielle du renseignement territorial, à laquelle RTL a eu accès, la pandémie offre l’opportunité pour de petits groupes anti-systèmes de resserrer les liens entre leurs adeptes et de renforcer leur commerce.
Les analystes du renseignement prennent un cas concret : Thierry Casasnovas, thérapeute autodidacte, figure des opposants à la médecine moderne, qui donne des conseils en matière de santé et nutrition sur le web. Sur sa chaine Telegram, il a appelé dès juillet à la sédition contre ce qui est dénommé le totalitarisme médical. Or l’entrepreneur aux multiples vidéos Youtube détient le record de signalement à la miviludes, la mission de lutte contre les dérives sectaires, au nombre de 96 en 2020.
Ce cas est loin d’être le seul exemple. La note des renseignement évoque également QAnon, un mouvement importé des États-Unis dont le fond de commerce habituel est l’existence d’une secte pédo-sataniste liée aux grands dirigeants mondiaux. Les risques d’emprise sectaire de ce mouvement ont également déjà été signalés. Selon les policiers, le discours de Qanon est « durablement ancré sur le territoire national » et le groupe a ajouté le vaccin anti-Covid aux preuves d’une large manipulation mentale.
Les personnes fragilisées par la crise sanitaire visées par ces mouvances
Le dernier exemple en date qui interpelle les services de renseignements est celui de l’ultra-conspirationniste Stan Mailaud, ancien gendarme, interpellé en août pour sa participation à un appel au soulèvement contre le gouvernement. Ce dernier a aussi intégré la vaccination à ses diatribes et la dénonce comme un projet de génocide de l’espèce. Le tout sous le contrôle mondial de la bête, sous entendu le diable.
Ce qui inquiète particulièrement le renseignent territorial, c’est l’emprise de ces groupes sur des nouveaux adeptes. Selon eux, « complotisme et mouvements sectaires s’alimentent mutuellement dans le cadre d’une dynamique anti-système« . En clair, les thèse sur la dictature sanitaire mondiale, sur les puces 5g dans les vaccins ou encore sur le complot financier de Big Pharma sont désormais largement reprises par des gourous de toutes obédience et risquent de déboucher sur des phénomènes de sujétion psychologique.
Cette crainte est d’ailleurs partagé par la mission de lute contre les dérives sectaires, qui alertait dès le mois de juillet sur le risque pour les personnes fragilisées, angoissées ou déstabilisées par la crise sanitaire de devenir des cibles de ces mouvements. La Miviludes souligne aussi que les mouvances de type apocalyptique ont intégré la pandémie comme preuve de la fin du monde tout proche..
Un impact quasi-nul dans les manifestations
Il n’est cependant pas avéré, selon la note confidentielle, que ces mouvances soient présentes dans les manifestations du samedi contre le pass sanitaire. Cela n’est pas directement abordé dans le document même si c’est bien le mouvement anti-passe dans sa globalité qui est analysé.
Un policier des renseignements nous précise que ce qui est le plus marquant à ce stade, lors des défilés, c’est « l’échec des ultras à prendre le dessus, à gauche comme à droite, et que la présence de très nombreuses familles freine visiblement l’importation de violence dans les cortèges ». Ce policier confirme néanmoins que l’attention des forces de l’ordre est réellement portée sur le regain des dérives sectaires.
source :
RTL
Thomas Prouteau
le 27/08/2021