Laïcité dans l’enseignement : la formation des profs fait déjà débat

L’Éducation nationale doit-elle mieux former ses enseignants au respect de la laïcité ? Oui, répondaient, quasiment unanimes, tous les acteurs de terrain et les syndicats, cet automne, après l’assassinat du professeur d’histoire-géographie Samuel Paty, le 16 octobre à Conflans-Sainte-Honorine (Yvelines).

Depuis le temps que des personnes tirent la sonnette d’alarme sur la montée de l’islamisme à l’école… ​soupirait dans un entretien à Ouest-France, Jean-Pierre Obin, inspecteur général de l’Éducation nationale. Missionné par Jean-Michel Blanquer pour dresser un état des lieux, il constate aujourd’hui une confusion intellectuelle ​chez les élèves et les enseignants quant à leur définition de la laïcité et des valeurs républicaines.

En réaction, et conformément aux engagements pris lors du Grenelle de l’Éducation, Jean-Michel Blanquer a décidé de lancer un vaste plan de formation sur quatre ans à la rentrée 2021. Dans un premier temps, mille personnels de l’Éducation nationale vont suivre un enseignement intensif, avant de transmettre la bonne parole dans chaque école, collège ou lycée​. Des « repères » ​sur la laïcité ont déjà été adressés aux Inspé, les centres universitaires de formation des enseignants.

« Ce que serait la bonne laïcité »

Gare toutefois, à ne pas aller trop loin, alerte l’association Vigie de la laïcité, créée par Jean-Louis Bianco, l’ancien président de l’Observatoire de la Laïcité, qui vient d’être dissous par le gouvernement. Dans sa première newsletter, l’association écrit : Ce rapport semble soutenir l’idée d’un contrôle de ce que serait la « bonne laïcité », qui devrait être conforme à « la politique du ministre ». Cela interroge quant à une mise sous tutelle idéologique du terme, totalement opposée à l’idéal laïque.

Il est vrai que Jean-Pierre Obin ne fait pas dans la dentelle, épinglant pêle-mêle les égéries de la mouvance décoloniale​, déjà pointées du doigt par Jean-Michel Blanquer et Frédérique Vidal, et les défenseurs de la diversité, dontl’objectif​lui semble absurde et peu républicain​.