Des centaines de mineurs avaient été enlevés au lycée d’État pour garçons de Kankara, dans l’État de Katsina, dans un rapt ensuite revendiqué par le groupe djihadiste.
Peu auparavant, un conseiller du président avait annoncé la libération des élèves, sans cependant en préciser le nombre exact. « C’est un énorme soulagement pour tout le pays et la communauté internationale », a de son côté tweeté le président, Muhammadu Buhari. Ce sont des centaines de mineurs, collégiens et lycéens, qui avaient été enlevés vendredi soir par des hommes armés, surnommés « bandits » dans cette région du Nigeria. Ils avaient été enlevés au lycée d’Etat pour garçons de Kankara, dans l’Etat de Katsina, dans un rapt ensuite revendiqué par le groupe djihadiste Boko Haram, habituellement actif dans la partie nord-est du pays, à des centaines de kilomètres plus à l’est.
Le nombre exact reste flou
« Personne ne peut donner le nombre exact », a commenté une source sécuritaire. Les lycéens libérés sont actuellement regroupés dans la ville de Tsafe, dans l’Etat de Zamfara, et dans la localité voisine de Yankara, dans l’Etat de Katsina. « Nous aurons le chiffre précis quand ils seront arrivés et comptabilisés à Katsina (capitale de l’Etat éponyme) », a ajouté la même source sécuritaire. Jeudi, les djihadistes de Boko Haram avaient diffusé une vidéo des lycéens enlevés.
Les otages divisés en plusieurs groupes
La vidéo, diffusée par les canaux traditionnels du groupe, était enregistrée en partie en anglais, puis en langue haoussa, parlée notamment dans le nord du Nigeria. Un homme se présentant comme Abubakar Shekau diffusait ensuite un message vocal dans lequel il affirmait : « Voici mes hommes et ce sont vos enfants. » Ce rapt de masse a été coordonné par le chef de gang Awwalun Daudawa en collaboration avec deux autres bandits renommés, Idi Minoriti et Dankarami, groupes armés qui terrorisent les populations dans le nord-ouest du Nigeria, et perpètrent des enlèvements contre rançon et des vols de bétail.
Selon plusieurs témoignages de jeunes garçons qui ont réussi à s’échapper, les otages avaient été divisés en plusieurs groupes, le soir même de leur enlèvement. Selon une source sécuritaire proche du dossier, les lycéens qui apparaissaient dans cette vidéo étaient ceux détenus par Awwalun Daudawa, qui répond directement aux ordres de Boko Haram, les autres pouvant être libérés à la suite de négociations engagées entre les ravisseurs et le gouvernement local.
La sécurité bientôt renforcée dans les écoles
Cette attaque, qui a ravivé le souvenir de l’enlèvement de plus de 200 jeunes filles à Chibok en 2014, était un camouflet pour le président nigérian Muhammadu Buhari, originaire de l’Etat de Katsina où il célébrait jeudi ses 78 ans. La présidence avait publié un communiqué samedi condamnant l’attaque contre des « enfants innocents ». Le chef de l’Etat avait aussi promis de renforcer la sécurité dans les écoles, fermées dans plusieurs Etats du nord du pays depuis mercredi à cause de l’insécurité rampante.