Le mouvement a acheté le bâtiment pour 33 millions d’euros en 2017, mais la municipalité refuse d’y autoriser des travaux, explique « Le Parisien ».« On ne se décourage pas. On attend une décision qui nous donne raison. » Interrogé dans les colonnes du Parisien, Éric Roux, vice-président du bureau européen de l’Église de scientologie, se veut optimiste. Mais le mouvement fondé aux États-Unis par l’auteur Ron Hubbard se heurte depuis plusieurs années à l’intransigeance de la municipalité de Saint-Denis, en Seine-Saint-Denis, qui n’a pas l’intention de la voir s’implanter dans la ville. Classée en 1995 parmi les mouvements considérés comme sectaires dans un rapport parlementaire, l’Église de scientologie est propriétaire depuis 2017 d’un bâtiment dans cette ville, non loin du Stade de France, acheté 33 millions d’euros. « Ce bâtiment nous permettra aussi de donner des conférences, des séminaires, et aussi d’offrir un lieu de culture et d’art qui rassemble les gens dans un esprit de liberté, développe Éric Roux. Les scientologues français ont hâte de pouvoir utiliser ce bâtiment pour rendre leurs programmes humanitaires accessibles à tous dans le Grand Paris, avec des résultats à la hauteur de leurs espérances, et aussi pouvoir profiter de leur future maison pour pratiquer et étudier leur religion. » Sauf que les travaux prévus dans ce bâtiment de 7 331 m², ancien siège du groupe Panasonic, n’ont jamais démarré. Une victoire devant la justice pour la scientologieMathieu Hanotin, le maire (PS) de Saint-Denis, s’oppose à l’aménagement du lieu et va « poursuivre les procédures en cours » en ce sens lancées par son prédécesseur, Laurent Russier (PCF). Les travaux ont déjà été refusés à deux reprises au groupe Building Investments Group, proche du mouvement scientologue et qui a acquis les lieux. « Je veux poser la question de l’intérêt public, de l’intérêt général sur cette zone, qui doit accueillir les sites des JO, notamment le centre aquatique », explique l’édile. En 2019, la municipalité en place avait clairement affiché son hostilité concernant l’implantation de la scientologie avec un communiqué au titre évocateur : « La scientologie n’est pas la bienvenue à Saint-Denis. » « Alerté des dangers encourus par les habitant.e.s et les salarié.e.s dionysien.ne.s l’État, dont la prévention des dérives sectaires relève pleinement de ses compétences, n’a pas agi ni même répondu aux courriers de la municipalité. Aujourd’hui, la mairie de Saint-Denis demeure opposée et mobilisée face à l’implantation de l’Église de scientologie », avait fait savoir l’équipe municipale. Un arrêté municipal a ainsi été pris en septembre 2019 pour empêcher l’aménagement du bâtiment. Mais comme l’a révélé Capital, l’Église de scientologie a obtenu en juin dernier la suspension de cet arrêté devant le Conseil d’État, alors qu’elle avait perdu en première instance. L’instance doit toutefois se prononcer à nouveau sur ce dossier dans le cadre d’un référé-suspension. Le bras de fer judiciaire est donc toujours en cours. sourge : le 10/09/2020 Le Point.fr
|