Lorsque les parlementaires belges évoquent une recrudescence du phénomène sectaire, ils se fondent notamment sur les données recueillies par le Centre d’information et d’avis sur les organisations sectaires nuisibles. Celui-ci s’est toujours montré prudent, par exemple en n’utilisant pas le terme de sectes, ni même d’organisations sectaires, pour désigner les «groupes» qu’il étudie.
«Parce qu’on ne dit de personne qu’il est coupable avant de l’avoir jugé», a déjà publiquement expliqué Eric Brasseur, son directeur qui a, lui aussi, rencontré le député français Philippe Vuilque, la semaine passée.
Mais toujours est-il que ces données du CIAOSN sont fort intéressantes. Ainsi, des dossiers concernant 533 groupes ont été ouverts depuis la création du centre, mais ils ne comportent que 94 groupes déjà cités lors des travaux de la Commission d’enquête parlementaire de 1997.
Une fameuse augmentation qu’on peut mettre en corrélation avec le nombre de consultations du centre, important: 1379 demandes ont été formulées en 2003-2004. Mais le CIAOSN a constaté l’impact étonnant de certains articles de presse, avec des pics considérables de questions qui réduisent la valeur statistique du nombre.
Quant à son site Internet, il «tourne» en moyenne à 4000 visites par mois.
Mais le même centre, qui pourrait diffuser son prochain rapport annuel, particulièrement complet, au mois de septembre prochain, relève que la proportion des demandes faites par des autorités, comme les communes ou la police, est plus significative. Et est en forte augmentation: de 8pc en 2003 à à 16,5pc en 2004. Côté citoyens, la première catégorie de demandeurs est, sans surprise, celle des personnes affectées par les sectes dans leur vie personnelle et familiale.