Dans un récent rapport, l’Inserm s’est intéressé à l’étiopathie, une thérapie manuelle proche de l’ostéopathie de plus en plus populaire en France.
Connaissez-vous l’étiopathie ? Proche de l’ostéopathie, de la chiropraxie et de l’acupuncture, l’étiopathie est une thérapie manuelle développée en France dans les années 1960.
Du grec « aïtia » (cause) et « pathos » (souffrance), le terme « étiopathie » fait référence à une méthode d’analyse des pathologies qui s’attache à déterminer « la cause d’une pathologie plutôt que d’en supprimer directement les effets ».
Exclusivement manuelle (c’est-à-dire basée sur des manipulations et non sur des médicaments), l’étiopathie s’adresse à tous les publics et, selon les spécialistes, pourrait soigner de nombreuses pathologies : troubles ORL, troubles de la grossesse, troubles respiratoires, troubles digestifs, troubles urinaires, mais aussi anxiété, insomnies, zona, maux de dos, maux de tête…
Problème : à l’heure actuelle, en France, aucun décret ne réglemente l’activité des étiopathes ni la pratique de cette thérapie manuelle. Il n’existe aucun titre professionnel officiel et aucune formation n’est reconnue par l’État.
Une thérapie manuelle de plus en plus populaire
Face à la popularité croissante de l’étiopathie, l’Inserm a donc décidé de se pencher sur la question à travers un rapport intitulé « Évaluation de l’efficacité et de la sécurité de l’étiopathie ».
Le verdict des scientifiques est mitigé : « le manque d’études et l’absence de preuves scientifiques ne permettent pas de confirmer ou d’affirmer l’intérêt du recours à l’étiopathie (…) ni de s’assurer de la sécurité de la pratique ».
L’Inserm rappelle toutefois que « les actes réservés aux médecins sont les suivants : toute mobilisation forcée des articulations, toute réduction de déplacement osseux ou manipulation vertébrale, les massages prostatiques et gynécologiques, tout acte de physiothérapie aboutissant à la destruction (…) des téguments (cheveux, ongles, peau…), tout mode d’épilation (sauf la pince ou la cire), toute abrasion instrumentale des téguments à l’aide d’un matériel susceptible d’entraîner effusion de sang ». Ils sont donc interdits aux étiopathes.
En outre, « la MIVILUDES (Mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires) qualifie l’étiopathie comme « une pratique à risque en considérant qu’il s’agit de la mise en œuvre de pratiques non conventionnelles à visée thérapeutique (…) Avec un discours et un univers mental qui peuvent laisser craindre des dérives sectaires de la part de certains étiopathes, leur pratique peut se révéler dangereuse pour les personnes qui se confient à eux. » Prudence !
source : TOP SANTE
Par Apolline Henry Le 24 nov 2018 à 16h46