Au vu de l’âge d’acquisition de cette nouvelle technologie, la question de son usage se pose. Le HuffPost a ainsi interrogé les Français sur le sujet et 82% d’entre eux estiment qu’il faut interdire les smartphones à l’école.
L’enquête, réalisée par YouGov sur 1030 personnes, montre également que 52% des 18-24 ans sont pour l’interdiction des téléphones portables dans les écoles. Un chiffre toujours élevé, mais bien moins que la moyenne des Français. 30% sont contre et 18% sans avis. Il faut dire que cette génération a plus de chances d’avoir eu un smartphone à l’école.
Les 25-34 ans sont majoritairement pour une interdiction (75%), mais ce sont surtout les 55 ans et plus qui arrivent en haut du tableau avec 92% de réponses favorables.
A l’occasion de la rentrée des classes 2019, Le HuffPost publie une série d’articles et de blogs interrogeant le rapport entre les enfants, les parents et les smartphones. Le dossier complet résumant ces différents sujets sera publié le dimanche 1er septembre.
Loi votée … pas vraiment appliquée
En juillet 2018, sous la demande de Jean-Michel Blanquer, le ministre de l’Éducation nationale et de la jeunesse, l’Assemblée nationale votait une loi interdisant le téléphone portable au collège. Celle-ci est rentrée en vigueur depuis septembre 2018.
Le site du ministère de l’Éducation nationale précise que l’utilisation du téléphone portable peut nuire gravement à la qualité d’écoute et de concentration nécessaire aux activités d’enseignement. Son usage est à l’origine d’une part importante des incivilités et des perturbations au sein des établissements. Les téléphones mobiles peuvent susciter la convoitise, le racket, le vol entre camarades.
Cette loi n’est pour autant pas vraiment nouvelle, car le code de l’Éducation interdit déjà le portable pendant les cours. L’article L. 511-5, datant de 2010, précise que “dans les écoles maternelles, les écoles élémentaires et les collèges, l’utilisation durant toute activité d’enseignement et dans les lieux prévus par le règlement intérieur, par un élève, d’un téléphone mobile est interdite”.
Le changement le plus notable de cette “nouvelle” loi, c’est que l’autorisation de principe devient une interdiction de principe. Cependant elle ne s’applique pas forcément pour tous les élèves, ou du moins pas de la même façon.
“Il appartient à chaque établissement de déterminer des modalités pratiques pour assurer le respect de la loi”, explique le site du ministère de l’Éducation, “dans les écoles, le directeur ajuste le règlement intérieur et le soumet au vote du conseil d’école. Dans les collèges, le règlement intérieur relève de la seule compétence du conseil d’administration après instruction préalable de la commission permanente”.
A savoir, qu’il n’y a pas de sanction à proprement définie pour le non-respect de cette loi. Les modalités des sanctions doivent être précisées dans le règlement intérieur de chaque école et donc forcément spécifique à chaque établissement.
Une organisation d’enfer
Un autre aspect contraignant: l’organisation pour appliquer cette loi. “La mise en place d’un système de casiers permettant à l’élève de déposer son téléphone durant la journée et de le récupérer avant de quitter l’école ou le collège, est une piste intéressante”, lit-on sur education.gouv.fr. Cependant, tous les établissement ne sont pas dotés de casiers.
Il a aussi été envisagé de “confisquer” les téléphones dès l’arrivée des élèves dans l’enceinte des écoles/collèges, mais les effectifs pour contrôler cette mesure sont souvent insuffisants.
Pour Boris Manenti et Céline Cabourg auteurs de “Portables, la face cachée des ados”, ce n’est pas la meilleure idée. ”Ça va être très compliqué, voire impossible à appliquer. Simplement parce que les ados sont bien équipés, ils n’ont potentiellement pas qu’un seul téléphone portable. Même si l’on met une corbeille à l’entrée, rien ne dit qu’ils n’y déposeront pas de vieux téléphones à touches, trouvés dans des tiroirs et garderont leurs smartphones sur eux”, explique-t-ils au site Les numérique.
Sondage réalisé en ligne le 30 et 31 juillet sur un échantillon représentatif de 1030 Français de 18 ans et plus (méthode des quotas). En partenariat avec: