PARIS, 26 avr 2006 (AFP) – Des sectes comme la scientologie ont utilisé la crise des banlieues à l’automne 2005 pour revendiquer une action humanitaire en faveur des populations en difficultés et surfer sur l’intérêt des médias, relève la Miviludes dans son rapport 2005.
"Même si les cas recensés ne sont pas légion", la Mission interministériellede vigilance et de lutte contre les dérives sectaires "estime indispensable derappeler l’existence d’un risque sectaire potentiel dans ce domaine".
"La présence dans les banlieues françaises, après les désordres de l’automne 2005, de certaines organisations sectaires revendiquant haut et fort les mérites de leur action humanitaire en faveur des populations en difficulté est préoccupante", souligne le rapport, "surtout si l’on observe la similitude de
discours apparaissant entre les propos de ces organisations et la manière dont l’actualité en question avait été traitée par quelques médias internationaux".
La Miviludes cite un communiqué du 25 novembre 2005 de l’Eglise de scientologie qui "après deux semaines de présence revendiquée à Aulnay-sous-Bois (…) n’est pas loin de s’attribuer les mérites du retour au calme rapide dans la cité".
Dans son rapport 2001, la Mission interministérielle de lutte contre les sectes –remplacée en 2002 par la Miviludes– relevait déjà la présence de sectes dans l’aide humanitaire après les attentats du 11 septembre aux Etats-Unis et l’explosion de l’usine AZF à Toulouse.
Aujourd’hui, "une vigilance accrue s’impose", estime la Miviludes qui cite parmi les motivations des sectes la recherche de respectabilité, le recrutement de nouveaux adeptes et la perspective d’un pactole financier.
Le Corps des ministres volontaires de la scientologie, qui distribuent massivement l’ouvrage "Le Chemin du Bonheur", se manifeste depuis 1995 mais a été parfois expulsé de sites sinistrés "pour cause d’inefficacité voire d’interférence avec les services de secours", rappelle la Miviludes.
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