A l’école maternelle de Saussan, dans l’agglomération de Montpellier, les parents organisent une opération « chaise vide » depuis jeudi 2 septembre, jour de la rentrée.
Jeux de quilles, pêche à la ligne et chasse au trésor au programme des écoliers de Saussan (Hérault) : les élèves de l’école maternelle La Marelle n’ont pas effectué une rentrée ordinaire. Depuis le jeudi 2 septembre, les parents d’élèves organisent une opération « chaise vide » pour contester la nomination d’une enseignante. Six enfants sur 95 inscrits présents le premier jour, quatre le vendredi. De la petite à la grande section, ces quatre classes de l’agglomération montpelliéraine sont désertes. A l’entrée de l’école, les slogans des adultes remplacent les cris des enfants.
Les familles s’opposent à l’arrivée d’une maîtresse qui fait l’objet de « dénonciations pour des faits de maltraitance physique, verbale et psychologique envers les enfants dans trois écoles de la métropole montpelliéraine », explique Charline Chapuis, l’une des mamans mobilisées.
Le collectif des parents de Saussan se fonde notamment sur deux dossiers. Une plainte pour maltraitance verbale, physique et psychologique, s’appuyant sur le témoignage de quinze enfants en 2015, dans l’école du village voisin, à Cournonterral, et classée sans suite. Puis le signalement par des membres de l’équipe pédagogique de l’école Hélène-Boucher, à Montpellier, en 2020. Ce dossier est arrivé de manière anonyme dans la boîte aux lettres d’un des membres du collectif. Charline Chapuis et Thomas Bourgain, autre parent mobilisé, citent les faits reprochés : « Fessées régulières, coups de cahier et de tambourin sur la tête », mais aussi des mots comme « bestiaux » et « merde », souvent employés. « On rapporte qu’elle fait tomber des trousses par terre pour obliger l’enfant à la ramasser… Une maltraitance que l’on dénonce », reprend Thomas Bourgain.
« Un juge s’est prononcé »
Le bras de fer qui s’est engagé le jour de la rentrée dans cette bourgade de 1 600 habitants était prévisible. La tension monte depuis près de trois mois entre les parents et l’éducation nationale. Le collectif de Saussan s’est mobilisé dès le mois de juin, en réalisant une vidéo puis en rencontrant l’adjoint au directeur départemental des services de l’éducation nationale, le 9 juillet. « Un rendez-vous sans saveur », ironise aujourd’hui Thomas Bourgain. Entre-temps, s’adressant aux parents, l’inspecteur de secteur a reconnu, par écrit, « un dossier lourd » et s’est engagé à mettre en place un dispositif particulier « qui consiste à faire en sorte que l’enseignante ne soit jamais seule avec les enfants ». Pas de quoi rassurer les parents d’élèves, bien au contraire. « Nous ne lâcherons pas. Ce sont nos enfants ! », clame au micro une jeune maman.
source :https://www.lemonde.fr/societe/article/2021/09/04/dans-l-herault-des-parents-d-eleves-s-opposent-a-l-arrivee-d-une-enseignante-suspectee-de-violence_6093390_3224.html
Par Agathe Beaudouin(Saussan, Hérault, envoyée spéciale)